Hélène Duc et Denise Canal , Justes parmi les Nations

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Dossier n°

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Hélène Duc et Denise Canal , Justes parmi les Nations

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Hélène Duc, Entre Cour et Jardin, Mémoires, Ed. Pascal, 2005.
En médaillon : Robert Marcy, sauvé de la Shoah par la comédienne et sa mère, Jeanne (Mont. JEA/DR).

 

En qualité de Justes parmi les Nations,
Hélène Duc est dorénavant Officier de la Légion d’Honneur
et Denise Varennes-Canal, Chevalier.

 

Hélène Duc restera aussi dans les mémoires pour avoir créé le personnage de Mahaut dans la première adaptation télévisée des Rois maudits. Mais sur ce blog, les lecteurs comprendront la priorité donnée à son courage désintéressé sous l’occupation.

Avec sa mère Jeanne, institutrice, voici une synthèse des circonstances dans lesquelles Hélène Duc a amplement mérité le titre de Juste :

– « La famille Marx, française depuis plusieurs générations vit à Paris. Leur fils Robert est comédien sous le nom de Robert Marcy.

 

En 1940, M. et Mme Marx et leur fille, Annette, s’installent à Montpellier et y resteront jusqu’en 1942. Tandis qu’à l’automne 1940, Robert Marcy devait être engagé dans la troupe de la Radio diffusion nationale repliée à Marseille. Mais avant même qu’il n’ait mis un pied dans les studios, le directeur lui signifie son licenciement en application des lois antisémites. 
Il obtient néanmoins des rôles dans des troupes locales. Étant tombé malade, Robert Marcy rejoint ses parents à Montpellier. 
La situation devient de plus en plus précaire : d’autres acteurs avec lesquels il aurait dû jouer sont déportés fin 1942.

À partir de l’invasion de la zone dite « libre », les dangers s’aggravent pour la famille.
Robert qui a vingt-deux ans, prend la fausse identité de « Robert Morand ». Il demande à Hélène Duc, camarade de troupe et originaire de Bergerac, de l’abriter. Celle-ci va le cacher chez sa mère Jeanne Duc pendant quelques semaines… Le temps qu’Hélène trouve une autre cachette en Dordogne. Ce refuge se situe au hameau du Peymilou-de-Prigonrieux chez Jacques et Simone Rousseau, où il passera l’hiver 1943.
Inlassablement, Hélène Duc s’attache au sauvetage de toute la famille Marx. Après le fils, elle sauve M. et Mme Marx ainsi que leur fille, Annette. Ces derniers seront abrités dans un hameau isolé à quinze kilomètres de Bergerac : Saint-Georges-de-Blan-Caneix. 
Avoir trouvé un toit ne lui suffit pas. Hélène Duc s’occupe d’organiser l’existence clandestine des persécutés, et ce avec un dévouement exemplaire.

 

Les lieux deviennent au bout de quelques mois, un centre du maquis et la maison où logeaient les Marx, une infirmerie de fortune, tandis que les trois persécutés se transforment en infirmiers.
À deux reprises, les troupes allemandes entreprennent des expéditions punitives dans les environs. Les Marx étaient en danger, mais la chance fut avec eux et ils purent bénéficier de ce refuge jusqu’à la Libération.

Hélène Duc et sa mère Jeanne Duc, institutrice, ont pu sauver des dizaines de Juifs, à Bergerac et à Marseille. »

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Article paru dans les éditions du Groupe Centre France, avec la signature de Manuel Rispal. Nos remerciements à ce dernier (DR).

 

Manuel Rispal :

– « Denise Canal, aujourd’hui épouse Varennes, vit à Ytrac (Cantal). Elle a notamment sauvé son amie juive Françoise Cohen. Elle a eu une pensée pour sa mère, Florine, Juste, et son père, Henri, qui, comme elle a eu la Légion d’honneur puis la médaille des Justes. »