Collège « Mathilde Marthe FAUCHER, Juste parmi les Nations »

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Dossier n°

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Collège « Mathilde Marthe FAUCHER, Juste parmi les Nations »

L’établissement scolaire public d’Allassac baptisé collège Mathilde-Marthe-Faucher, vendredi

 

Les collégiens d’Allassac ont dévoilé la plaque baptisant leur établissement du nom de Mathilde Marthe Faucher, Juste parmi les Nations.?
Credit : photo pascal perrouin.

Le collège d’Allassac a pris le nom d’une Juste parmi les Nations. Mathilde Faucher, 99 ans, était entourée de sa famille et de l’ambassadeur d’Israël lors d’une cérémonie singulière.

Une Juste donne son nom au collège

C’est un moment tout à fait singulier qu’a vécu, vendredi, le collège d’Allassac. Émouvant. L’établissement scolaire public a été baptisé collège Mathilde-Marthe-Faucher en présence de cette dame, originaire d’Estivaux aujourd’hui âgée de 99 ans. Une Corrézienne qui trouve aujourd’hui « tant d’honneur pour une si petite personne » tout à fait disproportionné. Et pourtant, Mathilde Faucher est depuis le 14 janvier 2010 reconnue comme Juste parmi les Nations. La plus haute distinction décernée par l’État d’Israël en signe de reconnaissance », souligne le président du comité français de Yad Vashem, Jean-Raphaël Hirsch.

« Devoir de civilisation »

Mathilde Faucher est « un symbole de générosité, d’altruisme, un exemple pour la jeunesse », a assuré Marie-José Besiers-Dardier, principale de ce collège qui a décidé de rendre « un hommage à une femme exceptionnelle ». Mathilde et sa famille ont sauvé deux enfants juifs pendant la guerre. Eliane et Claude Grodner ont été sortis des griffes de la barbarie nazie alors qu’ils étaient âgés de 11 et 14 ans. Mathilde a caché la petite Eliane – aujourd’hui décédée – et s’est engagée aux côtés de la Résistance en ravitaillant et soignant les maquisards locaux. « Evoquer votre passé, c’est évoquer cette étincelle d’humanité, a souligné le maire d’Allassac et Conseiller général Gilbert Fronty. Vous avez hébergé chez vous une enfant juive de 11 ans sans écouter les commentaires de nombre de voisins qui pensaient parfois « elle finira bien par tous nous faire fusiller ». Vous avez fait votre devoir de civilisation ».

« Cette enfant avait besoin d’un abri, je l’ai accueillie. Je pensais que c’était mon devoir de le faire… », répond la voix tremblotante Mathilde Faucher, bientôt centenaire. Sa fille Odile, reprend ses mots : « J’espère que cela aidera les jeunes générations à ne pas oublier cette sombre période de l’Histoire ».

Quel plus beau symbole pour répondre au devoir de mémoire que de baptiser du nom d’un Juste parmi les Nations un établissement scolaire ? « Une première, selon Jean-Raphaël Hirsch, président du comité de Yad Vashem. Quelle forte initiative ! ». Il a rappelé aux collégiens présents que « 76.000 juifs de France avaient été déportés et que pas un enfant n’était revenu vivant ».

« Un don du coeur »

Émouvant aussi le témoignage du fils d’Eliane Grodner qui « sans ce quotidien d’héroïsme et d’humanité » ne serait pas là aujourd’hui pour en parler. « Sauver un enfant, c’est sauver l’humanité, dit-il. En tant qu’homme, je crois qu’on respire mieux dans un monde où l’on sait honorer les Justes ».

La présence de l’ambassadeur d’Israël en France, Yossi Gal, a marqué encore plus solennellement cette cérémonie. « Le peuple juif est redevable à tout jamais à des personnes comme vous Mathilde », a-t-il conclu dans un réfectoire plein à craquer. Ses gardes du corps se sont mêlés à ceux du candidat à la Présidentielle, François Hollande, et à la trentaine de journalistes grouillant autour de lui. En acceptant cette sollicitation – la première du genre – de nommer ainsi un collège, le président du Conseil général a parlé de l’action de Mathilde Faucher comme d’un « don du c’ur ». « Elle était une Résistante, elle était une Juste ».

(*) Étaient présents notamment, l’Inspecteur d’Académie, André Vacher, Conseiller général, René Teulade, sénateur…

Laetitia Soulier

source: http://www.lamontagne.fr du 19/02/2012