Les Chignac ont été honorés

Dossier n°

12402

Les Chignac ont été honorés

 

 

 

 

Au centre, Yolande Grossias-Bourdil, descendante du couple Chignac, avec Michel Cohen, entourés des représentants des autorités israélites de France et du comité Yad-Vashem. (photo b. d.)
 

Henriette et Léon Chignac (deuxième et troisième à gauche au premier rang) ont été élevés au rang des Justes. (Photo M. et Mme Filet)

C’est une belle histoire qui s’est ponctuée par un épilogue mémorable le mercredi 8 mai, à la mairie de Pineuilh. Et pourtant, l’histoire prend naissance aux heures sombres de l’occupation nazie lorsqu’en décembre 1943, trois enfants juifs se trouvent séparés de leurs parents déportés de Bordeaux vers Auschwitz. Elza, Ginette et Michel Cohen, trouveront alors refuge chez Henriette et Léon Chignac, à Pineuilh, qui les protégeront au péril de leur vie avec la complicité bienveillante du voisinage.

C’est donc cet acte d’héroïsme du couple Chignac qui fut mis à l’honneur par le comité français pour Yad Vashem en lui décernant le titre de Justes parmi les nations, la plus haute distinction civile attribuée par l’état hébreu à des personnes non juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des juifs persécutés par les nazis.

Des êtres exceptionnels

La médaille commémorative des Justes ainsi que celle de la ville de Pineuilh, leur furent attribuées à titre posthume et remises à leur descendante Yolande Grossias-Bourdil. Lors de la cérémonie, Jean-Pierre Chalard, maire de Pineuilh, a salué la bravoure des époux Chignac et leur a rendu hommage.

L’élu insista sur le devoir de mémoire et ajouta : « Dans un contexte de crise, je lance un appel au respect de l’être humain et de la différence, et je rappelle ma volonté de sensibiliser les plus jeunes afin qu’ils soient garants de nos principes républicains. »

Les propos tenus par la suite par François Guguenheim, vice-président du comité français pour Yad Vashem ont évoqué la Shoah et le génocide de plus de 6 millions de juifs : « Nous ne pouvons pas expliquer l’inexplicable. Nous ne pouvons pas nous taire devant nos enfants », a-t-il repris avant d’ajouter : « Cette période a aussi révélé le comportement d’êtres exceptionnels. »

C’est pour leur rendre hommage que le titre de Justes parmi les nations a été créé en 1963. Les devoirs de mémoire et d’humanité sont revenus dans les propos d’Éric Aouizérate, président du Consistoire de la Gironde. Émotion également à l’écoute de « Nuit et Brouillard » de Jean Ferrat et du « merci » chaleureux de Michel Cohen.

« Merci aux descendants pour le geste de leurs parents », a ajouté le sous-préfet Patrick Martinez au nom de l’État. 

Bernard Delage

source: http://www.sudouest.fr/2013/05/14/des-justes-a-l-honneur-1052934-3038.php du 14/05/2013