Raoul Désormeaux Juste parmi les Nations

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Dossier n°

12565A

Raoul Désormeaux Juste parmi les Nations

Du 22/09/2014

 

 

 

 

La cérémonie a réuni hier matin de nombreuses personnalités, dont Dyna Sorek, ministre à l'ambassade d'Israël à Paris et Charley Daïan (notre photo).
Ancien maire d’Ayron, Raoul Désormeaux a reçu, hier, à titre posthume, la médaille des Justes parmi les Nations. Une « Allée des Justes » a été inaugurée lors de cette cérémonie très émouvante.

Un nom de plus est désormais gravé sur le Mur des Justes, au mémorial de Yad Vashem à Jérusalem… Un, parmi les 25.271 qui y figurent déjà dont ceux de 3.760 Français qui ont protégé, caché, aidé des familles juives de la barbarie nazie.

Ce nom est celui de Raoul Désormeaux. En 1942, ce Castelroussin de 66 ans a fait toute sa carrière de médecin à Paris, au dispensaire de la Croix Saint-Simon. Dans la capitale depuis plus de quarante ans, il acquiert en 1925, une propriété dans la Vienne, le château d’Ayron. Le D Désormeaux, son épouse et leurs six enfants y résident en villégiature avant que le couple en fasse sa résidence principale. A Paris, Anne-Marie Lance, assistante sociale et infirmière, a travaillé avec le médecin. Alors que les rafles se multiplient en cet été 1942 à Paris, une famille en réchappe et trouve refuge au dispensaire. Il y a là, Régine Hofman et ses trois jeunes enfants (Jean, Charlotte et Hélène) et sa mère Esther Bechler. Bernard Hofman, le père a été arrêté puis interné dans un camp du Loiret.

« C’était un homme debout »

Tandis que l’infirmière s’occupe des enfants en les évacuant, via un réseau de sauvetage, dans des familles d’accueil. Régine et sa mère trouvent refuge au château d’Ayron. Elles y seront à l’abri jusqu’à la fin de la guerre. Durant toute l’occupation, le médecin et l’infirmière resteront en contact fournissant des nouvelles des uns aux autres.
Après le conflit, toute la famille Hofman est à nouveau réunie. Déporté à Auschwitz, Bernard a été libéré par les alliés.
Hier matin, Fabienne Guérin, maire d’Ayron et Charley Daïan, délégué du Comité français pour Yad Vashem, ont accueilli près de 200 personnes, à l’occasion de la cérémonie de remise de la médaille des Justes parmi les Nations, la plus importante distinction civile remise par l’État d’Israël. Parmi elles, une centaine des 176 descendants de Raoul Désormeaux était présente dont Pierre de la Forterie, l’un de ses petits-fils. Lui, s’est chargé de réunir sa nombreuse famille. « Je suis doublement honoré et fier que l’on rende hommage à mon grand-père, parce que j’ignorais jusqu’à l’an dernier ces faits, le sauvetage de cette famille et sa participation à des actions de résistance et parce que mon grand-père était un homme qui faisait du bien. Un homme debout, comme le dit si bien, mon cousin Patrick. »
Cet hommage, Hélène Hofman, qui avec sa soeur Charlotte est à l’origine de cette demande adressée il y a deux ans auprès du comité pour Yad Vashem, a été très surprise de découvrir autant de personnes, tout comme sa soeur Charlotte, venue avec ses deux enfants et ses petits-enfants. Elle regrette cependant que cet hommage ne soit pas intervenu plus tôt. Raoul Désormeaux est décédé le 21 septembre 1960.

 

(*) Devenue religieuse, Anne-Marie Lance s’est vue décerner la médaille des Justes, en mai dernier, à Paris.

 

Sylvaine Hausseguy