La famille Garbarg sauvée par la famille Bernichon

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Dossier n°

La famille Garbarg sauvée par la famille Bernichon

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Mairie de Brison-Saint-Innocent (JEA / DR).

 

Cérémonie de reconnaissance 
de Justes parmi les Nations
à Brison-Saint-Innocent


Ce 8 novembre, une cérémonie de remise – à titre posthume – de diplômes et de médailles de Justes s’est tenue à la Mairie de Brison-St-Innocent. Serge Garbarg, enfant sauvé, avait tenu à y participer. Herbert Herz représentait le Comité Français pour Yad Vashem.

Voci dans quelles circonstances les parents et les enfants Garbarg ont été mis à l’abri de la Shoah par les Bernichon.

Synthèse du dossier de Yad Vashem :

– « C’était l’avant-guerre. Dans le XVe arrondissement de Paris, David Garbarg et son épouse, Alice, ont implanté leur foyer. Le couple a deux enfants : Myriam, née en 38 et Serge, né en 39.

En octobre 1941, la famille de ce chapelier déménage pour la rue Manin, dans le XIXe arrondissement.
 
Début 1942, premier drame. Le frère d’Alice, Lucien Braslawsky, jeune agrégé de philosophie mais aussi communiste et résistant, est arrêté. Interné d’abord derrière les barbelés de Compiègne, il sera ensuite transféré à Auschwitz. Il sera victime des chambres à gaz en mars 1942.
 
La famille Garbarg décide alors de quitter Paris, ville devenue trop dangereuse. Leur périple les conduit finalement à Aix-les-Bains.
A partir du 15 mars 1942, la famille loue un appartement situé entre Aix et St-Innocent. Elle fait la connaissance de la famille Bernichon car la mère, Léa, fera les ménages pour les parents Garbarg et deviendra la nounou des enfants.
 
Quant à Honoré Bernichon, son profil n’a rien de banal. C’est un ancien cheminot, communiste de conviction et résistant convaincu. Il viendra en aide aux Garbarg pour tous les problèmes entraînés par leur exode. Mais plus essentiellement, il les informera des dangers provoqués par l’occupant et ses collaborateurs. Honoré Bernichon les aidera à se mettre à l’abri et à échapper aux persécutions.

En 1942, Norbert Bernichon, le fils, a 13 ans. Souvent, il gardera les petits Garbarg et les cachera le cas échéant, imitant ainsi sa mère. En effet, quand les Allemands rôdent à proximité, Léa dissimule les enfants Garbarg dans sa propre maison.

 
Devant une telle constance et un tel dévouement, David Garbarg comprend qu’il peut accorder une entière confiance aux Bernichon auxquels il confie tous ses documents familiaux et la majeure partie de ses avoirs.
 
Début décembre 1943, le couple des Bernichon est averti par la résistance : une chasse aux juifs est programmée dans la région d’Aix. L’arrestation des Garbarg est même fixée à la nuit du 7 au 8 décembre ! Ceux-ci sont soustraits à la rafle.
 
Après ce premier sauvetage – réussi- l’étau se resserre à nouveau.
David et Alice prennent alors la si déchirante décision de se séparer de Myriam et de Serge, dans l’espoir que ceux-ci, au moins, survivent à cette atroce période. Ils les confient bien évidemment à la famille Bernichon. Léa pense d’abord à conduire les enfants dans une ferme tenue par des amis. L’étape suivante sera la pension « Clair Fleurie », où les jeunes Garbarg vont rester quatre mois. Pendant toute cette période, Léa leur rend visite au moins deux fois par semaine, veillant ainsi à les rassurer.
 
A nouveau réunie grâce à la libération, la famille Garbarg pourra regagner Paris en octobre 1944. Non sans avoir été encore menacée auparavant … »