Les Mélisson, Justes de Mandres-les-Roses

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Dossier n°

Les Mélisson, Justes de Mandres-les-Roses

Mandres-les-Roses s’est vu confier 
les Diplômes et Médailles de Justes parmi les Nations
aux noms de Francis et de Julienne Mélisson

 

L’événement est assez rare que pour n’avoir pas eu d’équivalent depuis l’ouverture de ce blog.
Quand à Jérusalem, l’Institut Yad Vashem a décidé sur base de leur dossier, que Francis et Julienne Mélisson allaient enrichir la si belle famille des Justes en France, ce couple s’était éteint. Sans descendance. Sans que des ayants-droits puissent être retrouvés par le Comité Français pour Yad Vashem.
Ce vide familial a été compensé par la Municipalité de Mandres-les-Roses qui prendra soin elle-même des Diplômes et Médailles de ces deux nouveaux Justes. Et son engagement résolu s’est traduit par une longue communication dans son Bulletin, sous le titre : « Notre Ville décernée « Juste parmi les Nations« .

Bulletin municipal (DR).

 

Les ravages de la Shoah en France y sont rappelés de même, en parallèle, que les réactions salvatrices des Justes. 
Le sauvetage de Thérèse Altglas-Cymermann par le couple Mélisson se trouve décrit dans son contexte spécifique. Ainsi que de manière croisée, le comment et le pourquoi de la mise à l’abri d’Evelyne Gradtsein, petite juive évacuée de la Ville.
A noter que cette communication via le Bulletin municipal tranche heureusement avec le regrettable silence qui prévaut dans une majorité des Villes et Communes où se déroulent des cérémonies de reconnaissances de Justes. Les sites internet officiels de trop de ces localités restent muets à cet égard. Ce qui ne peut que générer une forte dichotomie entre les discours prononcés en Mairie et l’absence d’annonces puis de compte-rendus à la population…
Cette brève parenthèse refermée, place à la cérémonie de ce 19 avril à la Mairie de Mandres-les-Roses.

Jean-Claude Perrault, Maire de Mandres-les-Roses (DR).

 

Discours du Maire, Jean-Claude Perrault :

– « Monsieur le Ministre Conseiller auprès de l’Ambassade d’Israël,
Madame et Monsieur les représentants de Yad Vashem (1)
Chers Collègues,
Chers Amis

Votre histoire Madame Thérèse ALTGLAS, je la partage depuis que je connais Jean-Claude , devenu depuis un de mes Adjoints, mais je laisserai aux divers orateurs qui vont se succéder le soin de faire revivre cette histoire à vos invités d’aujourd’hui.

C’est bien humblement que je vais leur laisser la parole, mais auparavant je voulais vous exprimer ma reconnaissance de nous avoir accordé de recueillir ce titre de ‘’ JUSTES PARMI LES NATIONS ‘’ attribué aux époux MELISSON . Ainsi nous sommes prêts à assurer la transmission de ce message au public et surtout aux jeunes générations afin que pareille histoire ne puisse se renouveler.

L’honneur qui est fait aujourd’hui à ce couple méritant que furent Francis et Julienne MELISSON doit servir d’exemple.

Avec mon équipe Municipale et l’aide des représentants de Parents d’Elèves et des Enseignants, je m’y engage solennellement.

Croyez bien que je suis imprégné des valeurs que vous défendez et je remercie Yad Vashem de nous honorer en confiant cette mission à notre Ville. »

 

Résumé du sauvetage de Thérèse Altglas (document du Comité Français pour Yad Vashem) :

– « Abraham Cymermann naquit à Varsovie (Pologne) le 15 juin 1897 et fut naturalisé Français en 1930. Il exerçait la profession de tailleur. Son épouse, née Berthe Losowski, elle-même de nationalité française, était native de Tours (Indre et Loire) et travaillait comme sténodactylo chez un huissier parisien. Tous deux eurent en 1941 une fille, Thérèse (aujourd’hui épouse Altglas).

Après l’arrestation du père pour raisons politiques, Thérèse et sa mère se retrouvèrent seules au 15 de la rue Myrha dans le 18e arrondissement de Paris
Leur situation déjà précaire, devint très vite préoccupante quant à leur sécurité. En conséquence, la mère se mit à la recherche d’une cache sûre. Elle l’a trouva par l’intermédiaire de l’une de ses tantes. Celle-ci travaillait avec Madame Marcelle Gelet, une habitante de Mandres-les-Roses. Laquelle connaissait Monsieur et Madame Mélisson et n’en disait que du bien.
De fait, c’est sans la moindre hésitation et malgré les risques encourus s’ils étaient dénoncés, que les Mélisson acceptèrent de prendre en charge la petite Thérèse. Ils l’accueillirent au sein de leur famille et assurèrent à sa mère que la fillette serait protégée et choyée.

Francis et Julienne Mélisson n’avaient pas d’enfant. Thérèse devint « leur fille unique ».
Elle est restée pendant toute la durée de la guerre sous la protection attentive de ses bienfaiteurs. Ceux-ci lui ont prodigué tout leur d’amour sans rien demander en échange, ni essayer de la convertir.

De 1946 à 1949 elle a été scolarisée à l’école de Mandres-les-Roses, ce qui a permis à sa mère de reconstruire un semblant de vie, le père étant mort en déportation en 1942.
La séparation d’avec ses sauveurs sera douloureuse mais Thérèse ne les a jamais oubliés, elle qui leur rendit visite régulièrement jusqu’à leur disparition : « Mémé en 1963 et Pépé en 1966 ».

Elle leur doit une reconnaissance éternelle et regrette qu’ils ne soient plus là aujourd’hui pour recevoir la Médaille et le Diplôme des JUSTES PARMI LES NATIONS, qui seront confiés et exposés à la mairie de Mandres-les-Roses. »

 

NOTES :

(1) Paul Ejchenrand et Viviane Saül, délégués du Comité Français pour Yad Vashem.