Un commissaire de police et un médecin sauvèrent les Borowski

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Dossier n°

Un commissaire de police et un médecin sauvèrent les Borowski

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Henri Gillot et Louis Malécot
Justes parmi les Nations

Le carton d’invitation pour la cérémonie fixée au 18 janvier 2010 à La Baule, était ainsi libellé :

– « Yves Métaireau Maire de La Baule

vous prie de bien vouloir honorer la cérémonie au cours de laquelle
un Diplomate de l’Ambassade d’Israël en France
ainsi que Élisabeth et Gérard Goldenberg, Délégués régionaux du Comité Français pour Yad Vashem
remettront, à titre posthume, la Médaille des Justes parmi les Nations

au Docteur Louis Malécot, représenté par Marie-Claude Lefebvre et Christian Malécot, ses petits-enfants,
et à Henri Gillot, représenté par Agnès Gilloy, sa belle-fille, et Pascal et Catherine Gillot, ses petits-enfants,
pour avoir sauvé la famille Borowski. »

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Echo d’Elisabeth et de Gérard Goldenberg, délégués du Comité Français pour Yad Vashem :

– « Nous avons été accueillis par Mr Métaireau, maire, et par ses collaborateurs, qui nous ont préparé une salle somptueus. La communauté de Nantes était représentée à 80%. En première ligne du public, on reconnaissait les élus locaux, les deux familles, les petits-enfants Gillot et Malécot. Magnifique cérémonie, remplie de générosité , d’émotion comme toujours. »

 

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Synthèse du dossier de Yad Vashem :

– « Henri Gillot était policier en Algérie. En 1934, il épouse une femme juive. Le couple aura deux fils.
En juin 1940, Henri Gillot est nommé commissaire de police à La Baule.

Wolf Borowski exerçait la profession de fourreur à Paris dans le 10e arrondissement. En 1940, les parents se réfugient à La Baule avec leurs fils. A partir du 6 juin 1942, les juifs de Loire-Atlantique sont contraints de porter l’étoile jaune.

En juillet 1942, alors qu’une grande rafle se prépare dans tout le département, le commissaire Gillot prévient les Juifs de La Baule.
Il connaît bien les Borowski. Il vient personnellement conseiller à Wolf de partir sans retard avec sa famille et pour les aider, les met en rapport avec le docteur Malécot. Celui-ci propose d’emmener la famille Borowski jusqu’à Angers (à l’exception de l’aîné des enfants, 10 ans, qui se trouve à Paris chez son oncle).

Aussitôt dit, aussitôt fait, la nuit même, le docteur Malécot transporte en ambulance les Borowski.
Ils passent les barrages de Saint-Nazaire et de Nantes sans encombre. En effet, l’ambulance est censée avoir à son bord un Wolf, grand malade alité dont la tête est bandée et Michel, 5 ans, qui a le bras dans un plâtre.
Arrivés ainsi à Angers. Le docteur Malécot les amène à la gare pour les mettre dans un train qui doit rejoindre la zone non occupée, via Lyon. Les Borowski arriveront dans la Creuse où ils sont accueillis par des amis de la famille et resteront cachés jusqu’à la fin de la guerre.

Après la Libération, Wolf Borowski revient avec sa famille à La Baule où il peut relancer son commerce de fourrures.
Naturellement, les Borowski resteront en relations étroites avec le commissaire Gillot qui avait pris sa retraite et avec le docteur Malécot, élu maire-adjoint d’Escoublic-La Baule de 1945 jusqu’en 1959. »

 

 

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De g. à dr. : Gérard et Elisabeth Goldenberg, au micro : Michel Borowski (DR).

Ouest France :

– « La cérémonie a permis à Michel Borowski de rappeler que le commissaire de police et le médecin, amis de la famille depuis, étaient des gens simples. Les deux héros de la famille étaient même très pudiques, ne parlant quasiment jamais de ces faits : en juillet 1942, le commissaire apprend qu’une rafle va se produire. Il prévient des familles bauloises d’origine juive (…). Entre le 14 et le 20 juillet, 52 membres d’origine juive sont arrêtés, dont 12 enfants, puis déportés le 20 juillet, à Auschwitz. »
(18 janvier 2010).

 

 

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A la tribune : Pascal Gillot, de g. à dr. : Elisabeth Goldenberg, Michel Borowski, Christian Malécot (DR).

La Baule.maville :

– « Les petits fils présents ignoraient ces actes héroïques de leur grand-père, tant du côté du commissaire que du médecin. 
Christian Malécot a rendu hommage à son grand père médecin, qu’il a peu connu. Louis Malécot avait été maire durant quatre mandats d’une commune près d’Ancenis, Le Fresne-sur-Loire. Il fut après guerre élu au conseil municipal de La Baule et devint le premier adjoint du sénateur-maire René Dubois. 
Quant à Pascal Gillot, un pianiste soliste âgé de 47 ans, il a décrit son grand père le commissaire comme un homme très discret et foncièrement bon. Enfant, Pascal a été victime d’un accident très grave qui lui a valu trois ans d’immobilisation chez lui. « Mon grand père venait le matin et l’après-midi pour faire le précepteur ». 
Le musicien a émis le vœu que la paix se concrétise pour les deux communautés, israélienne et palestinienne, au Proche-Orient, en la mémoire des Justes. »
(18 janvier 2010).

 

 

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De g. à dr. : Gérard Goldenberg remettant médaille et diplôme de Juste parmi les Nations à Christian Malécot (DR).

NB : Notre reconnaissance à Elisabeth ainsi qu’à Gérard Goldenberg, délégués du Comité Français, pour notamment les illustrations de cette page.